´Selon les termes de référence qui le décrivent, le Groupe de travail « Suivi-Evaluation » a pour rôle de donner au CSRP l’état de l’avancement de la réforme et de lui permettre de l’ajuster, si nécessaire, aux contraintes qui apparaitraient. Les détails, dans cet entretien avec le Coordonnateur du Groupe de travail, l’Expert Tapo Cebuluzi (TC).

1. Quel est le rôle du Groupe de travail Suivi-Evaluation ?

TC : le Groupe de travail Suivi-Evaluation a pour attributions de planifier la réforme, élaborer les différents plans d’action de la réforme et d’assurer leur suivi-évaluation. Avec les parties prenantes, on essaie de voir ce qui marche, ce qui ne marche pas et d’en connaitre les raisons. Ensemble, nous proposons des solutions afin que le processus de la réforme puisse continuer de bon gré. La réforme a un cadre stratégique à long terme dont la mise en œuvre a été rendue possible par l’élaboration des plans d’action. Le premier plan d’action a été triennal, de 2010 à 2012, le deuxième plan d’action a été quinquennal, de 2012 à 2016, il est suivi d’une loi de programmation, et le troisième plan d’action, soit le deuxième plan d’action quinquennal, celui en cours, va de 2020 à 2024. Il compte trois axes stratégiques essentiels, à savoir : le renforcement institutionnel, la professionnalisation et la redevabilité.

1. Quel est l’état de l’avancement de la réforme ?

TC : c’est un sujet tellement vaste que je vais résumer en 5 volets.

Premier volet : « Organisationnel ». La Police nationale congolaise fonctionne avec trois structures : le Commissariat Général pour le commandement de la Police, l’Inspection Générale pour le contrôle et le Conseil supérieur de la Police pour donner des avis consultatifs au gouvernement. Au niveau du Commissariat Général, il y a eu des innovations avec la création de trois coordinations. Deux coordinations pour s'occuper de deux principales missions de la police, à savoir : la prévention avec la Coordination Police Administrative, la répression pour la Coordination Police Judiciaire auparavant police judiciaire et une Coordination pour appuyer les deux susmentionnées appelée Appui et Gestion. Avec la réforme, un accent est mis sur la formation avec la création d’une Direction générale des écoles de formation (DGEF).

Deuxième volet : « Formation ». L’on compte la conceptualisation des modules, la formation de plus de 3000 policiers en Police de proximité (PdP), la formation des trois promotions à l'Académie de police (Acapol), celle-ci va bientôt ouvrir ses portes dans ses nouveaux locaux à N'Sele.

Troisième volet : « Gestion des ressources humaines ». L'on enregistre des avancées significatives, à savoir : la maîtrise des effectifs avec l'identification des policiers, la délivrance des cartes biométriques, l'acquisition par la Direction des Ressources Humaines (DRH) du progiciel pour gérer les effectifs, le début du processus de mise en retraite et le recrutement suit progressivement.

Quatrième volet : « Infrastructures ». Les efforts sont fournis pour améliorer le cadre de travail du policier avec la construction des bâtiments au Commissariat Général, au Commissariat Provincial, au Commissariat de Police, et la construction des bâtiments des sous-commissariats avec comme résultat l'amélioration de la perception de la police par la population qui établit la confiance.

Cinquième volet : « Redevabilité ». La fonction contrôle du travail de la police est assurée par l'Inspection Générale de la Police, le fonctionnement des Conseils locaux pour la sécurité de proximité (CLSP) pour favoriser le rapprochement police-population et la redevabilité de la police envers la population à travers ce cadre de concertation. (Cliquez ce lien pour lire la vidéo)